Blé dur : l'irrigation de la dernière chance
La sécheresse qui a démarré depuis début janvier s’amplifie dans la région. Les blés non irrigués ont déjà décroché depuis deux à trois semaines sur les terres superficielles et intermédiaires. Sur les sols profonds, cela décroche également depuis une semaine.
Le déficit hydrique dépasse les 210 mm dans la plupart des sols superficiels de la région. L’Hérault et l’Aude sont un peu moins touchés par ce stress (figure 1).
Figure 1 : ampleur du déficit hydrique dans l’Arc Méditerranéen selon le type de sol
Les blés sont en plein remplissage partout dans la région (hormis dans les Alpes de Haute-Provence où ils sont en pleine floraison). L’impact de cette sécheresse est multiple :
- Un stress lors de la floraison peut affecter le peuplement et la fertilité des épis.
- Un stress lors du remplissage peut impacter le poids de mille grains (PMG). De la floraison au stade grain laiteux, les cellules composant les grains se multiplient et s’allongent. Cette phase est donc particulièrement sensible au stress hydrique.
Tableau 1 : évaluation du stress hydrique au moment de la floraison (impact sur la fertilité d’épis) et au moment du remplissage (impact sur le PMG) en fonction de différents types de sol et selon les secteurs géographiques.
Un stress hydrique qui s’accompagne d’un stress thermique
Le stress hydrique est accompagné d’un stress thermique, avec des températures supérieures à 30°C depuis quinze jours. Le stress thermique à plusieurs effets.
Lorsqu’il intervient à la floraison, il peut provoquer une diminution de la viabilité du pollen (mais pas du taux d ’émission) et réduire la durée de réceptivité du stigmate.
Lors du remplissage des grains, il peut provoquer de l’échaudage, ce qui impacte le PS et le PMG.
Par ailleurs, le mistral s'est levé depuis quelques jours, renforçant l'impact de la sécheresse.
Pour résumer, le climat n’est pas favorable au remplissage cette année. En l’absence de pluie dans les jours à venir, un impact non négligeable est à prévoir dans la région. Mais il devra être confirmé une fois le grain rempli.
Une irrigation est-elle encore possible ?
Aucune pluie n’est annoncée dans les prochains jours.
Pour ceux qui sont équipés d’un système d’irrigation par aspersion, il est encore possible – et fortement recommandé - d’irriguer pour préserver le potentiel et la qualité. En effet, le dernier créneau d’irrigation sur céréales se situe après floraison (6 à 7 jours après l’apparition des étamines pour éviter de contaminer les grains avec des fusarioses) et avant grain laiteux.
Attention ! En ce qui concerne l’irrigation par submersion, c’est trop tard. Une submersion au stade actuel des cultures provoquerait de la verse.
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