Céréales : anticiper les fins de cycle difficile dès le semis
Benoît Méléard fait le point sur les conditions de fin de cycle qui influencent les critères technologiques et sanitaires des céréales.
Températures et pluviométrie influencent le poids spécifique
Concernant le poids spécifique (PS), il s’agit d’un critère essentiellement commercial et très important que l’on va retrouver de façon systématique dans tous les cahiers des charges en France ou sur les marchés d’exportation.
Le potentiel maximum du PS va se mettre en place dans les premières phases de développement et de maturation du grain, à savoir entre la floraison et le stade grain pâteux. Les conditions favorables sont un ensoleillement et des températures plutôt douces à élevées. A l’inverse, en cas de températures relativement faibles et de déficit d’ensoleillement, le potentiel de PS va se trouver altérer.
Ensuite, lors des étapes tardives de maturation du grain, c’est la pluie qui va conditionner le niveau de PS final. On estime ainsi la perte de PS à 0,5 point tous les 10 mm de pluie.
Quand la culture est en place, l’agriculteur n’a plus aucun levier pour intervenir. Il faut donc anticiper, par la voie génétique et un choix variétal le plus adapté.
Sur la qualité sanitaire
L’impact de la météo sur la qualité sanitaire a lieu plus précocement.
Concernant l’apparition de mycotoxines (DON) sur blé tendre, Il est établi que la fenêtre de plus forte sensibilité au développement du champignon producteur sur le grain se situe autour de la floraison, à plus ou moins 7 jours. Le facteur d’influence est la pluie couplée à la température.
Dès les semis, le producteur peut mettre en œuvre des mesures de limitation du risque par la connaissance et la maîtrise des facteurs impactant. Ces facteurs ont été regroupés et hiérarchisés dans des grilles de risque agronomique. Le risque de fusariose peut ainsi être évalué selon trois facteurs primordiaux dans le cas des blés : le précédent cultural, la gestion des résidus (enfouissement ou travail du sol simplifié) et la sensibilité variétale.
En situation de risque agro-climatique, il est possible de faire un traitement anti-fusarien spécifique. Aujourd’hui, nous sommes capables de conseiller le traitement, en fonction du niveau de risque agronomique prédéfini et du niveau de risque climatique de l’année. La combinaison des deux permet de décider de la nécessité ou non d’une application fongicide, compte tenu de la pluie et du contexte agronomique.
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